4ème Rencontre Internationale des Territoires de Coresponsabilité

(Mardi 3 novembre)

1- Participants

Régis Anthonady (Ville de Mulhouse) Sébastien Houssin (Ville de Mulhouse) Sami Ghiri (ville de Kairouan - Tunisie) Jorge Guimarães (Cap Vert), Constance Kenguel (Gabon) Christine Welche (Belgique) Samuel Thirion (SG TOGETHER) Joël Obrecht (Webmaster TOGETHER) Wislen Nevoa (Secretariat TOGETHER) Total: 9 participants Etaient donc représentées les municipalités de Mulhouse (France) par Régis Athonady et Sébastien Houssin et Kairouan (Tunisie) par Sami Ghiri. Celui-ci, sans micro, ne pouvant communiquer que par écrit, c’est essentiellement Mulhouse qui prend la parole. Sami Ghiri informe néanmoins que Kairouan pratique le budget participatif et en communique le lien.

2- Déroulement

1. Tour de table informel des présents
2. Introduction de l’atelier par Samuel Thirion: Le réseau TOGETHER, la 4ème rencontre internationale, les objectifs généraux de la rencontre et spécifiques de l’atelier : Sur la base de l’expérience des municipalités qui ont développé une approche de territoire de coresponsabilité, quels enseignements tirer sur le rôle des municipalités dans cette approche, les plus-values obtenues, les difficultés rencontrés et les défis que l’on souhaiterait relever à l’avenir ?
3. La ville de Mulhouse dresse un bilan historique du territoire de coresponsabilité de Mulhouse, tout d’abord avec Sébastien Houssin qui en était le responsable les premières années, puis avec Régis Anthonady pour les actions plus actuelles. Depuis 2014 Mulhouse est entrée également dans une transition démocratique avec la place accordée à la démocratie participative et l’écoute des habitants.
4. Le débat est ensuite ouvert sur les questions de l’atelier.

3- Principales idées exprimées

Les conditions de pérennisation des actions de coresponsabilité promues par la municipalité L’expérience de Mulhouse est déjà ancienne, étant, depuis 2005 la première ville à lancer la démarche de coresponsabilité pour le bien-être de tous promue par le Conseil de l’Europe et à porter le réseau TOGETHER à partir de la première rencontre internationale en 2009. Beaucoup d’actions de coresponsabilité ont été lancées depuis mais la majorité n’ont pas eu de suite. Le débat a donc porté essentiellement sur les conditions de pérennisation des actions de coresponsabilité soutenues par la municipalité. Tenant compte du fait que ce soutien est une impulsion de départ mais ne peut pas être continu, quels relais sont possibles ? Les relais à des niveaux supérieurs Prenant l’exemple du Lycée Albert Schweitzer où la démarche de coresponsabilité pour le bien-être de tous a été lancée en 2007-2009, Regis Anthonady rapporte que le changement de proviseur n’a pas permis la pérennisation. Cependant la question peut être posée à un autre niveau observe Samuel Thirion, car dès les résultats de la première année le Ministère de l’Education avait été invité à en prendre connaissance, ce qui ne s’est malheureusement jamais fait. Pourtant l’intégration de la démarche dans le cursus scolaire se justifiait, tant par sa plus-value en terme tant éducatif et pédagogique (enseignement civique de la vie ensemble) que par le bon fonctionnement du lycée auquel elle contribuait. Cela en aurait assuré la pérennisation et l’extension. Si les municipalités ont un rôle d’impulsion celui-ci doit donc, dans ce cas et dans d’autres, être relayé à des niveaux supérieurs. Les relais à la base, au niveau des quartiers Un deuxième type de relais nécessaire est au niveau de la société locale elle-même. Jorge Guimarães a donné l’exemple au Cap Vert où des associations d’habitants ont été constituées dans les villages et quartiers des grandes villes. Elles assurent un relais pérenne décentralisé, aussi bien pour les municipalités que pour les services publics de l’État en général. Ces structures démocratiques de village ou quartier peuvent jouer un rôle de facilitation très efficace. Si elles ont une existence officielle elles peuvent gérer des fonds, y compris des fonds de solidarité locale. Leur pérennisation peut être assurée par des politiques nationales s’appuyant sur elles. Par exemple au Gabon, la politique nationale d’aides sociales appelle à la constitution de ce type de structure pour pouvoir être effective (voir conclusions de l’atelier sur les politiques publiques). Jorge Guimarães explique que le lien entre ces associations d’habitants et les municipalités se fait au sein d’une plateforme multiacteurs (appelées CRP au Cap Vert) où elles sont toutes représentées au coté des municipalités et autres acteurs du territoire. Ce plateformes multiacteurs constituent donc des lieux de mise en commun et d’harmonisation entre besoins et des ressources. A Mulhouse, la plateforme multiacteurs mise en place avec la démarche de territoires de coresponsabilité n’a pas pu faire ce saut qualitatif, observe Sébastien Houssin, alors qu’il existe dans chaque quartier un Comité de Quartier. Jorge Guimarães insiste sur le fait que ceci dépend aussi de politiques nationales. Au Cap Vert les plateformes multiacteurs disposent d’une loi cadre qui leur assure l’entière légitimité. Que faire quand les municipalités se refusent à toute démarche de concertation et de coresponsabilité ? C’est la question posée par Joel Obrecht qui témoigne de l’existence de dépressions et suicides dans certaines municipalités conduites de manière très descendantes et autoritaires, sans véritable dialogue.

4- Conclusion et suites

Ces différentes réflexions ont conduit à la nécessité d’une plus grande visibilité des initiatives des municipalités qui promeuvent la coresponsabilité et la concertation avec les citoyens sur des actions concrètes comme le fait Mulhouse depuis 15 ans. Comment assurer cette visibilité ? C’est la question posée par Régis Anthonady pour donner une meilleure impulsion au processus engagé. Les participants s’accordent alors sur le besoin de poursuivre cette réflexion entre municipalités des territoires de coresponsabilité afin de voir, ensemble, comment mieux affirmer et donner plus de visibilité à leur action à d’autres niveaux. Il est proposé qu’une ou plusieurs réunions ultérieures on line puisse être organisées sur ce thème dans la suite de l’atelier, en s’assurant de la présence de la majorité des municipalités membres de TOGETHER.