Dans un Territoire de Coresponsabilité, la plateforme multi-acteurs composée de citoyens (pouvant être réunis dans une association d’habitants d’un quartier ou d’une commune) ainsi que d’acteurs publics et privés (telles que des entreprises, des ONG ou une mairie) prennent l’initiative de créer en son sein un groupe pour la souveraineté alimentaire locale. Ce groupe, qui agit de manière coresponsable dans le but d’assurer le bien-être de tous pour aujourd’hui et pour demain, travaille sur la thématique de la souveraineté alimentaire locale et l’accès à une alimentation saine et locale pour tous les habitants de la commune/du quartier. Pour cela, il faut d’abord identifier les différents acteurs susceptibles d’être intéressés par cette approche (par exemple : les institutions agricoles, les petites fermes vendant leurs produits dans les marchés locaux, les petits magasins vendant de la nourriture locale, les consommateurs, les institutions éducatives, les services publics, les média, etc.).
Une fois que le groupe pour la souveraineté alimentaire locale a été créé, celui-ci collecte et produit des informations relatives à la thématique de l’alimentation locale, comme le nombre de petits producteurs de la région, les types d’aliments produits à l’échelle locale/régionale, la situation des terres et le phénomène de l’accaparement des terres à l’échelle locale/régionale, la situation des semences locales, la qualité des produits commercialisés, l’équilibre entre les produits locaux et ceux importés, le phénomène du gaspillage dans l’industrie agro-alimentaire, la situation des personnes ayant des difficultés d’accès à la nourriture, etc.
Le groupe se renseigne ensuite sur des projets locaux/régionaux/nationaux/internationaux qui ont été réussis dans le domaine de l’alimentation locale pour s’en inspirer. Il sélectionne aussi des informations pertinentes sur l’ampleur et la prise en main de ce problème dans le monde. Voici ici quelques suggestions : Terra Madre, Slow Food, Mouvement Colibris, Terre de liens, l’association Kokopelli, les mouvements pour la souveraineté alimentaire, les banques alimentaires, les associations pour le maintien d’une agriculture paysanne (AMAP), etc.
Le groupe organise une réunion/conférence locale afin de présenter les résultats des recherches effectuées et de faire des petits ateliers pour sensibiliser et inspirer la population sur les alternatives possibles. Cette première réunion/conférence pourrait aussi être l’occasion d’inviter les citoyens, acteurs publics ou privés à rejoindre un groupe local pour la rédaction d’une Charte participative sur le rôle de la coresponsabilité dans l’accès à une nourriture saine et locale pour tous. Exemple : la Charte Bio Rhône-Alpes avec laquelle les entreprises signataires s’engagent sur 5 points, à savoir : développer les produits biologiques, s’approvisionner en matières premières de Rhône-Alpes, respecter l’environnement dans le processus de production, faire vivre l’économie locale et valoriser la région Rhône-Alpes.
Le groupe pour la souveraineté alimentaire organise par la suite quelques réunions avec des citoyens et des experts pour développer les principaux objectifs et principes de la Charte.
Il met ensuite en place une campagne publique pour promouvoir la Charte et développer des alliances.
Sont enfin organisées des réunions publiques dans les différents quartiers de la commune pour présenter et expliquer aux citoyens les objectifs et les principes de la Charte (dans une seconde phase, les participants pourront eux-mêmes organiser des réunions afin d’augmenter le nombre de personnes informées).