Depuis la 4ème Rencontre Internationale des Territoires de Coresponsabilité en novembre 2020, entièrement en ligne suite à la crise du Covid 19, une réunion du réseau sous la forme d'un webinar en ligne est organisée chaque trimestre.
Cette deuxième rencontre trimestrielle inclue:
Le matin (10h-13h) un nouveau bilan du projet "Ensemble apprenons à faire les bons choix"
Trois mois après la rencontre du 10 avril, un nouveau bilan de l'avancée du projet « Ensemble apprenons à faire les bons choix » pour le bien-être de tous et de la planète sera fait avec les divers participants au projet. La session se déroulera de la manière suivante :
- Rappel des objectifs du projet
- Présentation des nouveaux participants et nouveaux résultats obtenus depuis la session du 10 avril
- Propositions, débat et décisions sur stratégie de mobilisation à plus grande échelle autour de deux objectifs : 1) Rendre les outils proposés plus facilement accessibles et attrayants ; 2) Accroître rapidement le nombre de participants.
L'après-midi (15h-19h) une session d’échanges autour du thème « Réduire les émissions de GES des Services Publics tout en accroissant leur qualité »,
Organisée en partenariat avec l’Université Fernando Pessoa de Porto, cette session sera l’occasion de relancer le Conseil des Alliances entre ONG (acteurs de terrain, réseaux), chercheurs et responsables des politiques publiques.
Note conceptuelle, objectif et organisation pratique de la session de l’après-midi
L’objectif du bien-être de tous, au niveau planétaire et générations futures incluses, dans lequel s’inscrit le réseau TOGETHER, doit nécessairement prendre en compte la réduction des émissions de Gaz à Effet de Serre (GES), principal défi que l’humanité doit affronter dès à présent et au cours des prochaines années. Pour éviter un embrasement climatique de la planète, il est en effet impératif de réduire ces émissions à moins de 2 tonnes par an et par personne dans un délai maximum de 30 ans et si possible en 10 ans. Aujourd’hui les disparités entre pays sont considérables : environ 12 tonnes par habitant en moyenne en France (source: http://ravijen.fr/?p=440), moins de 2 tonnes dans la plupart des pays africains. Les efforts sont donc à faire en priorité dans les pays du nord (Europe et Amérique du Nord principalement). A l’opposé, des investissements sont nécessaires au sud pour assurer les conditions de vie de base des populations locales, notamment en termes d’accès à l’eau potable, alimentation, santé et habitat dans un contexte de forts changements climatiques.
L’idée essentielle sur laquelle nous proposons de travailler est de considérer la réduction globale des émissions de GES non comme une contrainte ou un problème mais une solution pour parvenir au bien-être de tous.
Partons pour ceci de l’impact des services publics. En France par exemple, leur impact est en moyenne de 1,5 tonnes d’équivalent CO2 par habitant et par an (source: http://ravijen.fr/?p=440), soit près de 12,5% de l’impact total de chaque personne. Si on garde les mêmes proportions, cela signifie que pour pouvoir réduire ce dernier à 2 tonnes, l’impact des services publics devrait être réduit à 0,25 tonnes par personne. Réduire l’impact des services publics de 1,5 tonnes à 0,25 tonnes par habitant tout en préservant, voire améliorant leur qualité parait une mission impossible. Pourtant des solutions existent et c’est là dessus que nous vous proposons de réfléchir ensemble le 10 juillet, en partant des constats suivants:
- Première constat : L’objectif des 2 tonnes par an et par personne n’est pas atteignable sans un développement de l’autonomie au niveau local pour assurer les services de base: autonomie alimentaire, eau, santé, mobilité, logement, énergie,....
- Corollaire de ce constat: Les services publics devraient pouvoir s’orienter sur l’aide à l’autonomie locale dans leur réalisation, plutôt que leur desserte organisée au niveau central, plus coûteuse.
Ces deux constats impliquent une véritable révolution dans la façon dont on conçoit l’économie et la gestion des services publics dans le mainstream. Cette révolution est indispensable mais on ne part pas de rien : il existe en effet depuis les années 1990, et même avant, diverses initiatives qui s’inscrivent dans cette orientation. Rappelons-en quelques unes :
- Le programme de développement rural LEADER lancé par la Commission Européenne au début des années 1990 invite les acteurs locaux de toute micro-région à se concerter dans un partenariat local pour une stratégie partagée sur leur territoire et à échanger entre eux pour apprendre ensemble à trouver les bonnes solutions. Il en a résulté une efficience bien supérieure des fonds publics en termes de revitalisation des territoires ruraux.
- S’inspirant ou non de LEADER, d’autres initiatives de ce type se sont développé en Europe et hors d’Europe toujours sur les mêmes principes : 1) inviter les acteurs locaux et les populations locales à trouver eux-mêmes les solutions et les soutenir pour ce faire en leur laissant l’autonomie de décision ; 2) Faciliter les échanges entre territoires pour découvrir ensemble les meilleures solutions et favoriser ainsi un processus d’apprentissage à large échelle. Voir par exemple les approches CDD (Community Driven Development). Voir aussi les initiatives mises en avant par le réseau TOGETHER, notamment au Cap Vert et en Wallonie où des formes de financement ont été mises en place laissant aux habitants et acteurs locaux l’autonomie de décision sur les utilisations les plus efficientes de l’argent public, y compris sur les aides sociales.
- Au delà de ces politiques publiques, les citoyens eux-mêmes développent divers types d’initiatives collectives qui assurent un service public décentralisé prenant en compte de manière plus efficiente les besoins de tous. On les retrouve dans le domaine de l’alimentation (comme les AMAP/CSA), de la santé communautaire (comme les maisons médicales en Belgique), de la mobilité, entre autres domaines. D’autres initiatives s’inscrivent dans la coopération décentralisée et facilitent les échanges et les formes de solidarité directe entre communautés locales du nord et du sud et/ou assurent l’accueil des migrants et réfugiés.
Toutes ces démarches et initiatives s’inscrive dans des approches décentralisées basées sur deux principes transversaux que l’on retrouve dans toutes : le principe de la proximité (proximité des personnes et des territoires, notamment en termes de planification et décision) et le principe du lien (entre personnes, actions et territoires).
Pourtant, force est de constater que malgré l’efficience remarquable des approches décentralisées développées depuis plus de 30 ans autour ces principes, elles n’ont jamais pu aller au-delà d’un certain niveau de reconnaissance et d’extension. Ceci essentiellement pour des raisons de fonctionnement interne sectorisé et descendant des institutions publiques concernées, rendant très difficile des démarches différentes. Il semble donc que nous soyons dans une impasse.
La question est donc de savoir comment passer de politiques publiques décentralisées pour le moment marginales au mainstream. C’est là que la nécessité d’une réduction drastique des émissions de GES peut constituer une opportunité. Elle représente en effet une contrainte forte qui oblige à chercher d’autres voies. Pour que l’évolution vers des politiques décentralisées puisse se faire, la visibilité de la plus-value des initiatives déjà existantes doit être mieux formalisée, diffusée et débattue dans les espaces publics.
C’est ce dont nous proposons d’analyser et de débattre lors du webinar le samedi 10 juillet de 15h à 19h heure de Bruxelles à l’adresse https://videoconf-colibri.zoom.us/j/85912804167
Au delà de ce débat, l’objectif est de constituer un Conseil des Alliances entre ONG (acteurs de terrain ou réseaux), chercheurs/universitaires et responsables de politiques publiques pour progresser dans ce sens d’une meilleure formalisation et diffusion de la plus-value des approches décentralisées. Le débat serait organisé de la manière suivante :
- Tour de table de présentation des participants
- Présentation de l’objectif de la session sur la base ce document et présentation d’une hypothèse de grille d’analyse des plus-values des approches décentralisées (voir annexe 1).
- Débat visant l’amélioration et la consensualisation de l’objectif et de la grille proposée. Types de recherche que cela implique.
- Précisions sur l’idée d’un Conseil des Alliances pour la poursuite de cet objectif.
- Débat et décisions sur sa constitution, son fonctionnement et une première ébauche de programme (voir annexe 2).
- Précisions sur les prochaines étapes et conclusion.
Une interprétation français-anglais sera assurée quand nécessaire.
Annexe 1 : Première ébauche proposée pour une grille d’analyse et mise en valeur de la plus-value des approches décentralisées
(Grille soumise à débat le 10 juillet comme hypothèse de départ)
1- Analyse des plus-values (Composantes à mettre en évidence)
a) Meilleure efficience des ressources nécessaires au bien-être matériel
- Coût plus faible des ressources locales (p.e. ressources humaines)
- Réduction des coûts administratifs et réduction des délais (exemple SELs)
- Meilleur ciblage vers les besoins réels (notamment des personnes exclues/défavorisées)
- Valorisation des ressources locales non utilisées ou sous-utilisées – non gaspillage (exemple non pertes après récoltes, mutualisation des biens et équipements, recyclage local, etc.)
- Disponibilités locales et facilité de mobilisation (exemple : faire appel à l’entraide en cas de maladie d’une personne)
- Circuits courts : réduction voire élimination des coûts commerciaux et d’emballage
b) Génération de bien-être immatériel dans ses différentes dimensions :
- Relations humaines, convivialité, partage, vie collective,
- Reconnaissance, sens
- Inclusion et non discrimination
- Capital social (connaissances partagées, confiance, sécurité,…)
2- Eléments clés à développer pour l’obtention de ces plus-values
- Démocratie et concertation directe entre habitants
- Autonomie de décision et contrôle a posteriori sur objectifs et non sur moyens
- Réflexion et mémorisation collectives des enseignements
3- Méthodes de mise en évidence
- Exemple : Utiliser la méthode SPIRAL de co-évaluation participative des impacts sur le bien-être à partir de la grille des dimensions et composantes du bien-être
4- Enseignements en termes de politiques publiques
Note : Cette grille peut être utilisée pour l’analyse d’une démarche (par exemple la méthode LEADER) ou d’un type d’action ou encore des actions particulière. Reste ensuite à préciser les méthodes de synthèses et de communication des résultats.
Annexe 2: Origine, raison d’être et fonctionnement du Conseil des Alliances
Point de départ : Repenser le progrès par rapport au bien-être de tous.
TOGETHER est le réseau international des Territoires de Coresponsabilité, c'est-à-dire les territoires (villages, quartiers, communes, villes, régions) qui développent une démarche de coresponsabilité entre tous les acteurs (publics, privés, citoyens) pour assurer le bien-être de tous, générations futures incluses, appelée plus simplement démarche SPIRAL (Societal Progress Indicators for the Responsibility of All). Lancée initialement en 2005 par le Conseil de l’Europe dans le cadre de sa stratégie et son plan d’action pour la cohésion sociale (définie comme étant la capacité de la société à assurer le bien-être de tous) cette démarche est aujourd’hui développée par le réseau TOGETHER lui-même, constitué de manière informelle depuis septembre 2009 et de manière formelle depuis novembre 2013.
La démarche SPIRAL s’appuie sur un constat de départ qui depuis une quarantaine d’années est sous-jacent à tous les débats sur le progrès, aussi bien dans les organisations non gouvernementales et centres de recherche que dans les institutions publiques internationales telles que les Nations Unies, l’OCDE, l’Union européenne, le Conseil de l’Europe, entre autres : le questionnement de la croissance du PIB comme indicateur de progrès de nos sociétés.
Face à ce questionnement nous défendons qu’une solution alternative ne peut s’affirmer valablement sans revenir à l’objectif premier et naturellement légitime de toute société humaine, à savoir assurer le bien-être de tous ses membres sans exclusion. Replacer le progrès non plus en termes de croissance du PIB mais de croissance de la capacité à assurer le bien-être de tous (ou le bien-vivre ensemble) dans une relation d’équité, sans discrimination et sans exclusion (et donc sans pauvreté), générations futures incluses (et donc sans utilisation de ressources non renouvelables) est la façon la plus correcte de poser le probleme. Elle est correcte dans le sens où c’est la seule qui puisse assurer à terme un consensus universellement partagé par tous, au-delà de toute position idéologique, et de toute différence culturelle ou ethnique.
Origine et rôle du Conseil des Alliances
En 2014, l’idée d’un Conseil des Alliances entre acteurs du réseau et Universités/centres de recherche a été lancée pour donner corps à un projet de recherche-action mettant en évidence l’intérêt et la plus-value d’une démarche de coresponsabilité pour assurer le bien-être de tous dans le présent et dans le long terme. Depuis lors beaucoup de progrès ont été réalisés dans ce sens, donnant lieu à plusieurs projets, dont le projet CO-ACTE (https://wikispiral.org/tiki-index.php?page=CO-ACTE+FR) et un grand nombre de communications, sur lesquels nous pouvons nous appuyer. Il n’a toutefois pas été possible d’obtenir l’impact souhaité auprès des pouvoirs publics.
En novembre 2020, tirant les enseignements de ces limites dans le contexte de la pandémie de Covid, TOGETHER a réalisé sa 4ème Rencontre Internationale. Elle a donné lieu au lancement du projet « Ensemble apprenons à faire les bons choix pour assurer le bien-être de tous dès à présent et pour les générations futures », s’adressant non seulement aux territoires mais également à tout groupe de citoyens et tous types d’acteurs souhaitant se lancer dans cette démarche. Il a alors été proposé de relancer ce Conseil des Alliances pour accompagner ce nouveau projet, en focalisant la recherche sur les politiques publiques qui sont aujourd’hui nécessaires pour faciliter ces bons choix. Mise en place
Toute université ou section d’université ou centre de recherche intéressé à rejoindre le Conseil des Alliances de TOGETHER sera bienvenu, en spécifiant son apport dans la recherche. Cet apport peut être sous la forme de mémoires ou thèses d’étudiants. Le Conseil des Alliances peut également inviter des universités ou centres de recherche qui paraissent particulièrement pertinents par rapport aux besoins de recherche qu’il identifiera.
Fonctionnement
Après cette première session du 10 juillet 2021, Le Conseil des Alliances se réunira tous les trois mois à l’occasion de la rencontre trimestrielle de TOGETHER pour faire le point de l’avancée des travaux, les résultats obtenus et les nouveaux besoins et également promouvoir le dialogue avec les entités publiques concernées. Sa coordination sera assurée de manière collégiale entre TOGETHER et l’Université Fernando Pessoa de Porto dans le cadre de l’accord de coopération en vigueur entre ces deux entités.